Section25 Fonctions holomorphes et fonctions analytiques

0.1 Connexité et connexité par arcs dans

Un sous-ensemble ouvert
est dit connexe lorsqu’il n’est jamais
possible de le décomposer en deux sous-ensembles ouverts, disjoints et non vides
Un sous-ensemble fermé F de est dit connexe lorsqu’il n’est
jamais possible de le décomposer en deux sous-ensembles fermés, disjoints et non vides.
Un sous-ensemble
qui est à la fois ouvert et connexe sera
constamment appelé un domaine.
Un sous-ensemble est connexe par arcs lorsque deux points quelconque
z1; z2 de E sont toujours connectés par une courbe continue, à savoir, il existe une application continue :

φ:[0,1]Etelle queφ(0)=z1etφ(1)=z2
Proposition 0.1.1

Sous-ensemble connexe de
Un sous-ensemble ouvert
de est connexe si et seulement si il est
connexe par arcs.

Limite sur
Soit une fonction f définie en tous les points z autour d’un point z0, sauf
éventuellement au point z0 lui-même. Dire que la limite de f(z) lorsque z tend
vers z0 est un nombre w0, soit

limzz0f(z)=w0

signifie que le point w=f(z) peut être rendu arbitrairement proche de w0
si le point z est choisi assez proche de z0 (mais différent de z0). La fonction f(z) tend donc vers sa limite indépendamment de la manière dont le point z tend vers le point z0.
Pour une fonction f(z) de la forme

f(z)=P(x,y)+iQ(x,y),z0=x0+iy0,w0=u0+iv0

on a

limzz0f(z)=w0

si, et seulement si

lim(x,y)(x0,y0)P(x,y)=u0etlim(x,y)(x0,y0)Q(x,y)=v0.

Continuité sur
La fonction f(z) est dite continue au point z0 si elle est définie autour de z0 (y compris en z0) et si l’on a :

limzz0f(z)=f(z0).

Pour que f(z) soit continue au point z0, il faut et il suffit que les fonctions P(x,y)
et Q(x,y) soient continues au point (x0,y0).
La fonction f(z) est dite continue dans un domaine D si elle est continue en chaque point de ce domaine. Par exemple, si une fonction
f(z)=P(x,y)+iQ(x,y) est continue dans une région R à la fois fermée et bornée, elle est bornée sur cette région. Elle atteint alors son maximum quelque part dans R. Ceci signifie qu’il existe un nombre réel non négatif M tel que
|f(z)|M
et l’égalité a lieu pour au moins une valeur de z.
Fonction différentiable sur
La fonction f est dite différentiable en z0 quand
sa dérivée au point z0 existe.
Il y a une différence fondamentale entre les cas d’une variable réelle et d’une
variable complexe. Soit f une fonction à valeurs réelles d’une variable
complexe dont la dérivée existe en z=a. D’une part, f0(a) doit être réelle, car c’est la limite du rapport
(a+h)f(a)h
lorsque h tend vers zéro en restant réelle. D’autre part, c’est aussi la limite du rapport
(a+ih)f(a)ih
et donc c’est une quantité purement imaginaire. Donc on doit avoir f0(a)=0.
Par conséquent, une fonction à valeurs réelles d’une variable complexe, ou bien a une dérivée nulle, ou bien n’a pas de dérivée.
Une fonction à valeur complexe d’une variable complexe qui est dérivable possède une structure très particulière. Par exemple, la limite définissant la dérivée doit être indépendante de la façon dont la quantité complexe
h=s+it tend vers zéro. Si on prend h=s réel, alors la dérivée devient une dérivée partielle par rapport à x et donc

f(z)=limt0f(z+it)f(z)it=ify=iPy+Qy

Si f(z) existe, f(z) doit satisfaire l’équation aux dérivées partielles suivante

fx=ify

qui équivaut aux deux équations aux dérivées partielles réelles de Cauchy-Riemann. Ce sont des conditions nécessaires pour l’existence de la dérivée d’une fonction f en un point. Elles peuvent être utilisées pour déterminer les points où f ne possède pas de dérivée.

Proposition 0.1.2

Fonction holomorphe
f:U. On dit que f est -dérivable en
z0U s’il existe α tel que

limh0f(z0+h)f(z0)h=α

On note alors f(z0)=α : c’est la dérivée (au sens complexe) de f en z0.

L’application df:hαh est -linéaire. Comme est un -espace vectoriel de dimension 2, et que df est -linéaire, la dérivabilité exprime que l’application f considérée comme application de 2 dans 2 est -différentiable en z0. Les deux fonctions suivantes peuvent être vues comme une « même fonction » qui associe à un point (x,y) du plan d’affixe (x+iy) le point (X,Y) du plan d’affixe (X+iY). On a les notations suivantes

f:Uf~:U22
f(z)=f(x+iy)=f~(x,y)ff~
Proposition 0.1.3

Fonction holomorphe
Les conditions suivantes sont équivalentes :
1. f est -dérivable en z0
2. f~ est -différentiable au point (x,y) et on a

f~y=if~x

On a alors f(z0)=f~x(x,y).
3. f~ est -différentiable au point (x,y) et sa matrice jacobienne s’écrit

Jz0f~(h=x+iy)=[abba][xy],α=(a,b)

On a alors f(z0)=a+ib.
4. f~ est -différentiable et sa différentielle au point (x,y), Jz0L(2,2),
est soit nulle soit une similitude directe.

Proposition 0.1.4

Equations de Cauchy-Riemann
Soit f:U. Posons f=P+iQ (parties réelle et imaginaire). Alors f est -dérivable en z0 si et seulement
si P et Q sont -différentiables en z0
avec, en ce point :

Px=QyetPy=Qx

Proposition 6.11. On désigne par (U) l’ensemble des fonctions holomorphes sur un ouvert U. Si f et g appartiennent à (U) alors on a les propriétés suivantes.
(i) f+g(U)avec(f+g)=f+g
(i) fg(U)avec(fg)=fg+fg
(i) Lorsque (g(z0)0, le quotient est holomorphe en z0 et on a

fg)=fg+fgg2

(i) Lorsque la fonction composée h=gf est définie,

fUU1gU1U=

alors, h appartient à (U) et on a

h(z)=g(f(z)).f(z)

Exemple de fonctions holomorphe
Toutes les fonctions définies par des séries entières sont holomorphes, la fonction exponentielle, le sinus, le cosinus, la fonction z1z sont holomorphes.
Opérateur de différentiation
L’opérateur de différentiation qui est central dans toute la théorie.
Définition 7.3. L’opérateur de différentiation par rapport à z est défini formellement par :

z=12(xiy)

et l’opérateur conjugué (de différentiation par rapport à z¯) par

z¯=12(x+iy)

Avec ces notations, une fonction f(z,z¯) est holomorphe sur U si, et seulement si, sa dérivée par rapport à z¯ est identiquement nulle. Sa dérivée est égale à sa dérivée par rapport à z.
Comme toute fonction de (x,y) peut s’exprimer comme fonction de ,
(z,z¯), une fonction holomorphe est indépendante de z¯.

0.2 Primitive et intégrale

La formule de Cauchy est un des éléments clé de la théorie des fonctions holomorphes. On établit alors l’équivalence entre dérivabilité complexe et analyticité pour les fonctions d’une variable complexe. Cette équivalence est spécifique au domaine complexe, en effet toute fonction analytique d’une variable réelle est bien sûr dérivable, mais il existe des fonctions dérivables d’une variable réelle et même de classe 𝒞 qui ne sont pas analytiques comme par exemple la fonction définie sur par
f(x)=e1x2 pour x0 et f(0)=0.

Définition 0.2.1

Chemin de classe C1
Soit U un ouvert de 2, on appelle chemin de classe 𝒞1 ( ou arc paramétré de classe 𝒞1) de U une application γ:[a,b]U de classe 𝒞1. On supposera toujours que a<b, l’origine de γ est le point γ(a), l’extrémité de γ est le point γ(b), le chemin est fermé si γ(a)=γ(b). L’image de γ (c’est-à-dire l’ensemble des points γ(t),t[a,b]) sera notée Γ.

Exemples
(1) L’application γ:[0,2π] définie par γ(t)=eit est un chemin fermé et Γ={z|z|=1}
(2) L’application γ~:[0,3π] définie par γ(t)=eit n’est pas un chemin fermé, son origine est 1 et son extrémité est 1, et Γ~=Γ mais γ~γ.

Définition 0.2.2

Chemins équivalents
Deux chemins ([a,b],γ) et ([c,d],δ) sont dits équivalents s’il existe une application φ:[a,b][c,d] vérifiant les 2 conditions suivantes.
(i) φ est bijective, croissante et de classe 𝒞1 ainsi que φ1
(ii) γ=δφ.

Définition 0.2.3

Intégrales curvilignes
Soit ([a,b],γ) un chemin de classe 𝒞1 et f une fonction continue sur Γ. L’intégrale de f sur γ, notée γf(z)dz, est définie par

γf(z)dz=abf(γ(t))γ(t)dt.
Proposition 0.2.4

Intégrales sur deux chemins équivalents
Si ([a,b],γ) et ([c,d],δ) sont deux chemins équivalents et si f est une fonction continue sur Γ, on a

γδγf(z)dz=δf(z)dz.

Démonstration : La formule du changement de variable dans les intégrales donne

δf(z)dz=cdf(δ(t))δ(t)dt=abf(δφ(s))δ(φ(s))φ(s)ds
=abf(γ(s))γ(s)ds=γf(z)dz.
Définition 0.2.5

Longueur d’un chemin
Si ([a,b],γ) est un chemin de classe 𝒞1, la longueur L de γ est :

abx2(t)+y2(t)dt=ab|γ(t)|dtavecγ(t)=(x(t),y(t))

Si f est une fonction continue sur Γ, alors

δf(z)dzab|f(δ(t))δ(t)dt|ML

L désigne la longueur de γ et M=supzΓ|f(z)|

Définition 0.2.6

Chemin de classe C1 par morceaux
Soit U un ouvert de 2, un chemin γ sera dit de classe 𝒞1 par morceaux dans U s’il existe une subdivision de [a,b] par des points a0=a<a1<<aj<<ak=b telle que les restrictions γj de γ à chaque intervalle [aj1,aj], j=1,,k, soient de classe 𝒞1 et vérifient γj(aj)=γj+1(aj), j=0,,k1 (γ est constitué de k chemins de classe 𝒞1 mis bout à bout). Si f est une fonction continue sur Γ, on pose

γf(z)dz=j=1kγjf(z)dz.

Intégrale sur un chemin n’entourant aucun point singulier
Si ([a,b],γ) est un chemin de classe 𝒞1 par morceaux dans U et f une fonction continue sur U telle que f=F, où F est une fonction holomorphe sur U, on a

γf(z)dz=abF(γ(t))γ(t)dt=F(γ(b))F(γ(a))
γf(z)dz=0 siγest un chemin fermé.

En particulier, si f(z)=(zω)n alors on a f(z)=1n+1(zω)n+1 pour n{1}.
D’où

γ(zω)ndz=0,n1,Γ: chemin fermé,ωΓ

Intégrale sur un chemin entourant un point singulier

γdzzω=2iπγ(t)=eit,t[0,2π],ω,|ω|<1

Soient γ:[0,2π] défini par γ(t)=eit et ω tel que |ω|<1, on pose fω(z)=1zω. Nous allons calculer la valeur de γfω(z)dz=02πieiteitωdt.
Posons g(s)=02πieiteitsωdt, s[0,1].
La fonction φ(s,t)=ieiteitsω est continue sur [0,1]×[0,2π].
La fonction φs(s,t)=iωeit(eitsω)2 est aussi continue sur [0,1]×[0,2π]. La théorie des intégrales dépendant d’un paramètre implique, puisque nous intégrons sur un segment, que g est une fonction de classe 𝒞1 sur [0,1]. De plus g(0)=2iπ et g(1)=γfω(z)dz. On a

g(s)=02πiωeit(eitsω)dt=0.

Donc g est constante sur [0,1] et g(1)=g(0) et donc

γdzzω=2iπ
Définition 0.2.7

Indice d’un chemin fermé de classe C1
Si γ est un chemin fermé de classe 𝒞1 par morceaux et z un point du complémentaire de l’image Γ de γ, on appelle indice du chemin γ par rapport à z le nombre

Indγ(z)=12iπγdwwz
Proposition 0.2.8

Indice d’un chemin fermé de classe C1 par morceaux
Soit [a,b],γ un chemin fermé de classe 𝒞1 par morceaux. L’indice du chemin γ par rapport à un point définit une fonction Indγ sur Γ à valeurs dans , constante sur chaque composante connexe de Γ et nulle sur la composante connexe non bornée de Γ.

Démonstration : Sans perte de généralité on peut supposer que le chemin γ est de classe 𝒞1. Pour zΓ on considère la fonction φ définie sur [a,b] par
φ(s)=exp[asγ(t)γ(t)zdt].
Nous allons montrer que la fonction ψ(s)=φ(s)γ(s)z est constante sur l’intervalle [a,b]. Puisque le chemin γ est de classe 𝒞1, la fonction ψ est aussi de classe 𝒞1 sur l’intervalle [a,b] et il suffit donc de prouver que ψ(s)=0 pour tout s[a,b]. Mais
ψ(s)=φ(s)(γ(s)z)φ(s)γ(s)(γ(s)z)2.
et φ(s)=γ(s)γ(s)zφ(s), par conséquent ψ(s)=0. Nous obtenons donc ψ(a)=ψ(b) et, puisque γ(a)=γ(b) (le chemin γ est fermé), cela donne φ(b)=φ(a)=1, soit Indγ(z) par définition de φ.
La fonction Indγ(z)=12iπabγ(t)γ(t)zdt est définie comme une intégrale sur le segment [a,b] dépendant du paramètre z. La fonction (t,z)γ(t)γ(t)z est continue sur [a,b]×Γ donc Indγ est continue, de plus elle est à valeurs entières et par conséquent constante sur chaque composante connexe de Γ.
Soit R0 tel que Γ soit contenu dans le disque D(0,R0). Si |z|>R0+r, alors |γ(t)z|>r pour tout t[a,b] et
avec M=ba2πsupt[a,b]|γ(t)|. On en déduit que lim|z||Indγ(z)|=0 et, puisque Indγ(z) est à valeurs entières, Indγ(z)=0 sur la composante connexe non bornée de Γ.

Proposition 0.2.9

Formule de Cauchy sur les disques
Soient U un ouvert de , a un point de U et r>0 tel que le disque ouvert D(a,r) de centre a et de rayon r soit contenu dans U. On note γ le chemin γ(t)=a+reit, t[0,2π]. Si f est une fonction holomorphe sur U alors pour tout zD(a,r) on a

f(z)=12iπγf(w)wzdw

La formule de Cauchy pour les disques est un cas particulier de la formule générale. Elle est souvent suffisante pour prouver les propriétés élémentaires des fonctions holomorphes.

Démonstration Quitte à translater et dilater, i.e. remplacer f par f~(z)=f(a+rz), on peut se ramener au cas où a=0 et r=1. On doit montrer que

f(z)=12π02πf(eit)eiteitzdtsi|z|<1.

Posons

g(s)=12π02π(f(z+s(eitz))eiteitz)dtpours[0,1]

On a
|z+s(eitz)|<1s+s=1 et donc f(z+s(eitz)) est bien définie pour 0s1. De plus g(1) coîncide avec le second membre de (2) et on a

g(0)=12π02πf(eit)eiteitzdt=f(z)2iπγdwwz=f(z)si|z|<1.

On va prouver que la fonction g est constante sur [0,1].
Les fonctions

φ(s,t)=f(z+s(eitz))eiteitz

et

φ(s,t)s=f(z+s(eitz))eit

sont continues sur [0,1]×[0,2π]. De plus, on a

φs(s,t)=t12if(z+s(eitz))=tΦ(t)

Puisqu’on intègre sur un segment, la théorie des intégrales dépendant d’un paramètre implique que g est une fonction de classe 1 sur [0,1] et que

g(s)=12π02πtΦ(t)dt=12π(Φ(2π)Φ(0))=0

Donc la fonction g est constante sur [0,1] et g(1)=g(0)=f(z)
Soit

f(z)=12π02πf(eit)eiteitzdt.
Proposition 0.2.10

Analyticité des fonctions holomorphes
Soit U un ouvert de . Toute fonction holomorphe dans U est analytique dans U. Soit aU et d(a,U) la distance de a au complémentaire de U.
(1)–Le rayon de convergence de la série de Taylor de f au point a est supérieur ou égal à d(a,U).
(2)–De plus si le disque D(a,r)¯ est contenu dans U, on a

f(n)(a)=n!2iπ𝒞(a,r)f(w)(wa)n+1dw.

(3)–Si f(U) alors f(U) et f est indéfiniment dérivable.

Démonstration (1)–Soit aU et D=D(a,d(a,U)), D est le plus grand disque de centre a contenu dans U. Soit r tel que 0<r<d(a,U) et zD(a,r), alors la formule de Cauchy donne

f(z)=12iπ𝒞(a,r)f(w)wzdw.

Si zD(a,r) et si w vérifie |wa|=r, on a |za|<|wa| et
1wz =1(wa)(za)=1wa11zawa =1wan=0(za)n(wa)n, d’où

f(w)wz=n=0(za)nf(w)(wa)n+1.

Cette série de fonctions de w est normalement convergente donc uniformément convergente sur 𝒞(a,r) (on utilise ici la même notation pour le chemin et son image) puisque son terme général est majoré par Mr(|za|r)n avecM=supw𝒞(a,r)|f(w)|.
On peut donc intégrer terme à terme et on trouve

f(z)=n=0an(za)navecan=12iπ𝒞(a,r)f(w)(wa)n+1dw.

La fonction f est donc analytique dans U et la série de Taylor en a de f coïncide avec f au moins sur le plus grand disque ouvert de centre a contenu dans U puisque, si z est dans ce disque, on peut intercaler r entre |za| et d(a,U).
Remarque Dans le cas des fonctions analytiques réelles le disque de convergence de la série de Taylor en un point n’est pas nécessairement le plus grand disque contenu dans le domaine de définition de la fonction. Il suffit de considérer la fonction f(x)=11+x2 qui est analytique sur et dont le rayon de convergence de la série de Taylor en 0 vaut 1.
(3)–D’après le Corollaire 1, la fonction f est analytique et donc de classe 𝒞 et sa dérivée est aussi analytique et par conséquent holomorphe.

Proposition 0.2.11

Les fonctions holomorphes étant analytiques elles vérifient :
le principe du prolongement analytique
le principe des zéros isolés.

Proposition 0.2.12

Fonction analytique et série entière
Une fonction f:U est analytique lorsque, pour
tout z0U, il existe un disque D(z0,r)U et une série entière

0anzn

de rayon de convergence Rr telle que

f(z)=0an(zz0)nzD(z0,r)

Si f est analytique sur U, alors :
f est holomorphe
f admet des dérivées complexes de tous ordres, qui sont encore
holomorphes (elle est de classe C)
f est égale à sa série de Taylor en chaque point.
La fonction

f:zzD(0,R)S(z)=0anzn,rayon de convergenceR>0

Alors la fonction f:zD(0,R)S(z)
est analytique. De plus, pour z0D(0,R),
f(z) est égale à la somme de sa série de Taylor en z0 sur tout le disque
D(z0,R|z0|)

-Un polynôme est analytique
f:z1z est analytique sur

Proposition 0.2.13

f analytique sur un ouvert convexe!
Soit U un ouvert convexe, si f est holomorphe sur U et ne s’annule pas sur U, alors f est analytique .

Cette équivalence montre l’importance d’une fonction dérivable (holomorphe). En effet, cette propriété implique la dérivabilité à tout ordre, elle implique que la fonction est localement égale à la somme de sa série de Taylor en chaque point.
Théorème de Borel
Soit (an) une suite arbitraire de nombres complexes. Il existe une fonction
f: de classe C telle que
f(n)(0)=an, n.
On sait donc prescrire arbitrairement toutes les dérivées d’une fonction
de classe C en un point. En particulier, pour f(n)(0)=(n!)2, la série de Taylor de f en 0 aura un rayon de convergence nul.
Fonction entière
Une fonction entière est une fonction holomorphe définie
sur tout entier.
La fonction exponentielle
Proposition
La série entière

0znn!

a un rayon de convergence infini. Elle définit donc une fonction entière, dénommée fonction exponentielle. Cette fonction ne s’annule pas et sa restriction à est une bijection croissante. On a |exp(z)|=1 si, et seulement si, zi
L’exponentielle complexe est l’unique application entière
f: qui vérifie simultanément f(0)=1 et f(z)=f(z),z.
On démontre que cette fonction est surjective

0.3 Fonction logarithme

Fonction logarithme sur
L’application exp:+
est une bijection (croissante)
croissante. Son inverse est la fonction logarithme néperien qui est aussi une bijection (croissante).
Log:+
Fonctions logarithme sur
Dans le domaine complexe, l’application exponentielle
est surjective, mais non injective. Elle est

exp: : zexp(z)
: z,w tel que z=exp(w)
: west UN logarithme de z défini à 2iπ près.
z=exp(x+iy) = exp(x)exp(iy),x=Re(z)=log|z|,y=Im(z)=θ+2kπ??????????

La partie réelle de z est définie de manière unique mais sa partie imaginaire n’est définie qu’à 2iπ près et c’est un argument de z.
Déterminations du logarithme
(1)–Soit U un ouvert. Une application f:U est une
détermination (continue) du logarithme si f est continue et pour tout zU, on a z=exp(f(z)).
(2)–L’existence d’une détermination continue du logarithme
sur U équivaut à l’existence d’une détermination continue de l’argument sur
U.
(3)–Il n’existe pas de détermination continue du logarithme sur
tout entier.
(4)–Soient U un ouvert connexe de + et f0:U
une détermination continue du logarithme sur U. Alors, les autres déterminations
continues du logarithme sur U sont exactement les fonctions

fn=f0+2inπ,n

(5)–Soit U un ouvert connexe de +. Si f0:U est une détermination continue du logarithme sur U alors f est holomorphe et on a f(z)=1/z,zU
(6)–On suppose U connexe. Soit g:U une fonction
holomorphe telle que g(z)=1/z pour tout zU. Alors il existe une constante α telle que zUg(z)α
soit une détermination continue du logarithme sur U.
(7)–L’existence d’une détermination continue du logarithme
sur U équivaut donc à l’existence d’une “primitive” sur l’ouvert U pour l’application: zU1/z.
– Le fait que la fonction z1/z n’admette pas de primitive
est fondamental est à la base du théorème des
résidus.
– Lorsque l’ouvert U n’est pas connexe, on ajuste séparément la constante sur chacune de ses composantes connexes.

0.4 La détermination principale du logarithme

La restriction de l’application exponentielle :

exp:w,π<Im(w)<π

est bijective, et est donc un biholomorphisme entre ces deux ouverts. L’application réciproque

π:,w,π<Im(w)<π

est appelée détermination principale du logarithme. Elle prolonge au plan coupé le logarithme réel log:+.
La détermination principale
de l’argument correspondante prend ses valeurs dans ]π,π[.
La fonction logarithme est une fonction multivariée. Il présente plusieurs « branches » et chaque branche correspond à une fonction logarithme univariée. La branche correspondant à π<θ<π est appelée branche principale. Chaque point de la demi-droite ],0[ est un point singulier de la branche principale. Cette demi-droite est appelée coupure. Une coupure étant par définition constituée de points singuliers. Une coupure est introduite pour définir une branche d’une fonction multivariée. On peut aussi choisir la demi-droite θ=Φ comme coupure. Un point singulier commun à toutes les coupures est appelé point de branchement. L’origine est un point de branchement pour le logarithme.
La détermination principale du logarithme est donnée par

log(z)=log(|z|)+iθ,z0,π<θπ

On peut aussi définir le logarithme sur le domaine:

log(z)=log(|z|)+iθ,z0,π+Φ<θπ+Φ

La fonction log n’est pas continue sur tout son domaine de définition et donc pas analytique sur ce domaine. Elle est analytique sur le domaine (|z|0,π<θ<π).

0.5 La fonction puissance générale

C’est la fonction

zw=za=ealogz,a=α+iβ (1)

logz dénote la fonction multivaluée. La fonction

logz=logρ+iθ,z=ρeiθ,ρ>0,α<θ<α+2π,α

est univaluée et analytique dans le domaine α<θ<α+2π. Quand on utilise cette branche de logz, la fonction za est univaluée et analytique dans le même domaine. Cette fonction, dénommée détermination principale de za est obtenue quand logz est remplacé par sa détermination principale Logz dans la définition (1). Le point de branchement de détermination de la fonction puissance est z=0.
Détermination de la fonction zz,z
L’équation du second degré en z, Z2=z admet toujours deux racines z1 et z2. Lorsque z varie sur , on note z la solution z1 définie par

zz=z1 = ρexp(iθ2),θ(0,2π)

et on a

z2=ρexp(iθ2),θ(2π,0)

La relation

zz,θ(0,2π).

définit bien une application appelée fonction racine carrée. Cette fonction coïncide avec la fonction racine z1 pour θ(0,π)
et avec l’autre branche z2 pour θ(π,2π).
La fonction zz ainsi définie est analytique lorsque θ(π,2π). Pour z=xexp(iθ) avec x+, on a

limθ0+z=xetlimθ2π+z=x
Proposition 0.5.1

Critère d’existence de primitive
Soit U un ouvert convexe. La fonction continue f:U admet une primitive sur U si et seulement si on a

Δf(z)dz=0,pour tout triangleU

Puisque U est convexe, un triangle Δ est inclus dans U
si et seulement si ses sommets sont dans U.
Dans le cas d’un ouvert non convexe V , on appliquera
ce critère localement (typiquement sur des boules BV) pour obtenir
l’existence de primitives pour les restrictions f|B.
La condition ci-dessus est satisfaite par
toute fonction f holomorphe sur U.
Si U est un ouvert quelconque, alors f admet une primitive sur U si et seulement
si

δf(z)𝑑z=0,pour tout lacetδU

Lemme de Goursat
Si f holomorphe sur U, alors

Δf(z)dz=0,pour tout triangleU

Théorème de Cauchy pour un convexe
Soient U un ouvert convexe et f une fonction holomorphe sur U.
Alors
1. f possède une primitive sur U
2.

δf(z)𝑑z=0,pour tout lacetδU

L’hypothèse de convexité est importante. L’application z1/z n’admet pas de
primitive sur et dont l’intégrale sur le lacet δ (d’image le cercle unité) est non nulle.

Proposition 0.5.2

Soit U un ouvert convexe, si f est holomorphe sur U et ne s’annule pas sur U, alors
1. il existe g:U holomorphe avec f=eg. Deux telles fonctions
diffèrent d’une constante additive appartenant à 2iπ
2. Pour tout k, il existe une fonction holomorphe h:U
telle que hk=f ; deux telles fonctions diffèrent par une constante
multiplicative qui est une racine kième de l’unité.

0.6 Nombre moyen d’éléments communs entre séquences

On s’intéresse au nombre moyen d’éléments communs entre deux suites de longueur l constituées d’éléments issus d’un dictionnaire de taille d.
On calcule, pour m, la probabilité pour que deux suites tirées chacune au hasard parmi les dl suites possibles aient au plus m1 éléments communs.
Étant donnés m éléments distincts, i.e. une partie C à m éléments parmi d, on peut construire l(l1)(lm+1)×dlm suites distinctes contenant ces m éléments.
Ce dénombrement se fait en choisissant les positions des m éléments dans la suite et en complétant chaque choix par une suite quelconque de longueur lm.
Le nombre de choix pour les m positions est égal au nombre d’injections possibles :

i:{1,,m}{1,,l}

et le nombre de choix pour compléter avec lm éléments quelconques est : dlm.
La probabilité qu’une suite contienne C est donc : 1dml!(lm)!.
Ainsi, la probabilité pour que deux suites ne contiennent pas C dans leur intersection est 1(1dml!(lm)!)2.
Finalement, en considérant l’intersection de toutes les parties à m éléments, on obtient la probabilité que l’intersection de deux suites ne contienne aucune partie à m éléments :

[1(1dml!(lm)!)2]𝒞dm

C’est donc bien la probabilité pour que deux suites contiennent au plus m1 éléments communs.

Pour calculer l’espérance d’une variable à valeurs entières, on utilise l’identité :

𝔼(X)=m=0+(Xm)

Ici, en notant N le nombre d’éléments communs entre deux suites, on a :

𝔼(N)=m=0+(1[1(1dml!(lm)!)2]𝒞dm)



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