MathsPourTous

Cours résumés, démonstrations, exercices corrigés... Que tu sois en étudiant, ingénieur ou simplement curieux, ce site est fait pour toi !

MathsPourTous

Cours résumés, démonstrations, exercices corrigés... Que tu sois en étudiant, ingénieur ou simplement curieux, ce site est fait pour toi !

Section22 Polynômes particuliers

0.1 Polynômes particuliers

0.2 Polynômes de Bernoulli

On construit la suite de polynômes de la façon suivante

0=1,k+1=k,01k+1(t)𝑑t=0,k=0,1,

Les n sont dénommés polynômes de Bernoulli, ils ne sont pas unitaires. On vérifie par récurrence que le
coefficient dominant de n est donné par an=1n!. On peut donc écrire

n=Xnn!+Rn1,deg(Rn1)<n.

On désignera le terme constant du polynôme unitaire n!n par

βn=n!n(0).

Dans la suite, on va introduire directement les polynômes de Bernoulli, Bk, unitaires en les construisant comme suit :

B0=1,Bk+1=(k+1)Bk,01Bk+1(t)𝑑t=0,k=0,1,

Les principales propriétés des Bn sont identiques à celles des k.
On vérifie ques les Bn sont unitaires et peut donc écrire

Bn=Xn+n1,deg(n1)<n.

On désignera le terme constant du polynôme Bn par

bn=Bn(0).

On va établir les principales propriétés des Bn. A titre d’exemple, les premiers polynômes sont donnés par :

B1=X12,B2=12X212X+112,B3=16X314X2+112X.

La suite des Bn est déterminée de manière unique puisque pour un polynôme A donné, il existe un polynôme B unique qui vérifie les deux relations.

B=Aet01B(x)𝑑x=0

En effet, si A=0 on pose B=0 et si A=apXp++a0, on pose

B=k=01akk+1Xk+1+c

c est une constante. La condition 01B(x)𝑑x=0 détermine la constante c de manière unique par

c=k=01ak(k+1)(k+2).
Proposition 0.2.1

Principales propriétés des polynômes de Bernoulli
La suite des Bn vérifie les propriétés suivantes.

Symétrie Bn(X)=(1)nBn(1X)n. (1)
Expression Bn(X)=1n!k=0nCnkβnkXk,βn=n!Bn(0),n. (2)
Double-échelle Bn(X)=(2)n1[Bn(X2)+Bn(X+12)]. (3)
Translation Bn+1(X+1)Bn+1(X)=Xn1n! (4)

Preuve de (1)
Cette relation est vérifiée pour k=0. Supposons la propriété vraie pour k et introduisons le polynôme

Q=Bk+1(1X).

Par dérivation, on obtient

Q=Bk+1(1X)=Bk(1X).

Utilisant l’hypothèse de récurrence, on obtient

Q=(1)k+1Bk(X)

D’où

Q=(1)k+1Bk+1(X)+α.

Calculons 01Q(t)𝑑t en utilisant les deux expressions de Q.

01Q(t)𝑑t=01Bk+1(1t)𝑑t=10Bk+1(θ)𝑑θ=0.

et

01Q(t)𝑑t=01[(1)k+1Bk+1(t)+α]𝑑t=0+α.

Les deux résultats donnent α=0 et on obtient

(1)k+1Bk+1(X)=Bk+1(1X).

Preuve de (2) Cette relation est vérifiée pour n=1. Supposons par récurrence (2) vérifiée. Comme la dérivée de Bn+1 est Bn, on a

Bn+1 = 1n!k=1nCnkβnkXkk+1+Bn+1(0)
= 1n!h=1n+1Cnh1βnh+1Xhh+βn+1(n+1)!,k+1=h
= 1(n+1)!k=1n+1Cnh1n+1hβn+1hXh+βn+1(n+1)!
= 1(n+1)!h=0n+1Cn+1hβn+1hXh,Cnh1n+1h=Cn+1h.

La propriété est donc vraie à l’ordre n+1.
Preuve de (3) Cette relation est vérifiée pour n=1. Supposons la relation vraie pour n et posons

Q=(2)n+1[Bn+1(X2)+Bn+1(X+12)].

On dérive et on obtient

Q = (2)n+1[12Bn+1(X2)+12Bn+1(X+12)]
= (2)n[Bn(X2)+Bn(X+12)].

D’où Q=Bn d’après l’hypothèse de récurrence et on obtient

Q=Bn+1+c

En intégrant Q entre 0 et 1, on trouve
0=(2)n+1[Bn+1(12)Bn+1(0)+Bn+1(1)Bn+1(12)]+c. D’où c=0 puis Q=Bn+1 et ceci termine
la récurrence.
Preuve de 4 La relation est vérifiée pour n=1. Supposons le résultat vrai pour n. On prend X=t et on intègre entre 0 et x. On obtient une relation vraie pour tout x. Elle est donc vraie pour les polynômes.

Proposition 0.2.2

Nombres de Bernoulli
Les coefficients bk=Bk(0) appelés aussi nombres de Bernoulli vérifient

B2k+1(0)=0etBk(0)=Bk(1). (5)
b2p+2=k=02p2Ci2p+2bi+C2p2p+2b2p+b2p+2 (6)

Preuve
Pour établir ces résultats, on prend X=1/2 dans la relation (1) et on obtient

B2p+1(12)=B2p+1(12)

D’où
B2p+1(12)=0 puis B2p+1(0)=0. On retrouve aussi que dans tous les cas
Bk(0)=Bk(1).
On a aussi

B2p+2(1)=(1)2p+2B2p+2(0)=b2p+2.

La symétrie des coefficients binomiaux permet d’écrire

B2p+2(1)=k=02p+2Ck2p+2b2p+2k=i=02p+2Ci2p+2bi

En sortant de la somme les 4 derniers termes, on obtient (LABEL:Bernoulli16).

Décomposition en séries de Fourier de B2k
Associons à chaque polynôme B2k la fonction gk de période 2π définie par

gk:g(x)=B2k(x2π),x[0,2π[,gk de période 2π

La fonction gk admet un développement en série de Fourier unique donnée par

gk(x)=α0(k)+=1α(k)cos(x)+βn(k)sin(x). (7)

Les coefficient αn(k) et βn(k), dénommés coefficients de Fourier, se calculent en utilisant les propriétés suivantes.

  1. 1.

    On introduit le produit scalaire défini par

    <f(x),g(x)>=02πf(x)g(x)𝑑x=x0x0+2πf(x)g(x)𝑑x.
  2. 2.

    Les fonction cos(t) et cos(nt) sont orthogonales pour n±

    02πcos(x)cos(nx)dx=0 pourn.
  3. 3.

    Les fonction sin(t) et sin(nt) sont orthogonales pour n±

    02πcos(x)cos(nx)dx=0 pourn±.
  4. 4.

    Les fonction cos(t) et sin(nt) sont orthogonales pour n et quelconques

    02πcos(x)sin(nx)dx=0n,.
  5. 5.

    La détermination de α0(k) se fait en calculant l’intégrale de gk(x) sur [0,2π[ :

    2πα0(k)=02πB2k(x2π)𝑑x=2π01B2k(t)𝑑t=2(B2k+1(1)B2k+1(0))=0.
  6. 6.

    Pour le calcul des autres coefficients, on multiplie de chaque côté la relation (7) par cos(t) et on intègre sur [0,2π[. On obtient

    παn(k)=02πB2k(x2π)cos(nx)dx,n1.
  7. 7.

    On effectue la même opération en multipliant par sin(t). On obtient

    πβn(k)=02πB2k(x2π)sin(nx)dx,n1.
  8. 8.

    Finalement, le changement de variable t=x2π conduit aux deux expressions suivantes :

    αn(k)=201B2k(t)cos(2πnt)dt,βn(k)=201B2k(t)sin(2πnx)dtn1.

Une intégration par parties conduit aux expressions suivantes

αn(1)=2(2πn)2,n1.
αn(k) = 1(2πn)2αn(k1)=2(1)k1(2πn)2kk2,n1

Finalement, on a

αn(k)=2(1)k1(2πn)2kk1,n1

La fonction B2k(x) admet comme axe de symétrie la verticale d’équation x=1/2 et la fonction sin(2πnt) admet le point
(1/2,0) comme centre de symétrie. Donc l’intégrale du produit est nulle sur [0,1] puisque cette fonction produit admet ce point
comme centre de symétrie.
On obtient

gk(x)=B2k(x2π)=n=12(1)k1(2πn)kcos(nx)=2(1)k1(2π)kn=1cos(nx)nk.

Pour x=2π, on obtient

B2k(1)=2(1)k1(2π)kn=11nk=η(2).

Pour k=2, on obtient η(2)=π26.

Détermination des Bn à l’aide de l’opérateur différence
L’application définie par

Δ:p+1[X]p+1[X]ΔP=P(X+1)P[X]

est linéaire, son noyau est 0[X] puisqu’un polynôme de degré p qui prend la même valeur en plus de p points distinct de est forcément le polynôme constant. L’image de Δ est p[X]. En effet, pour tout polynôme
Xk,kn il existe un polynôme P de degré k+1 tel que

ΔP=P(X+1)P[X]=Xk.

Soit Pk=(X+1)kXk,k=1,,p. On vérifie que
ΔP(Xk+1)=Pk
Comme les Pk sont tous de degrés différents deux à deux, la dimension de l’espace vectoriel est p. Elle est aussi p
puisque dim(ker(Δ))1. La dimention de Im(Δ est n. Donc Im(Δ=p[X].

L’application Δ est surjective sur p[X]. Comme
Xpp!p[X], il existe au moins un polynôme
Qp+1[X] tel que

ΔQ=Xpp!

Soit R vérifiant ΔR=Xpp!. Alors par linéarité de
Δ on obtient

Δ(QR)=0

et donc on a QR=Cte. Le polynôme Q est donc déterminé à une constante près. La condition 01Q(t)𝑑t=0 rend ce polynôme unique.
On a

ΔQ=Xn1(n1)!Q=Pn

Raisonnons par récurrence. Soit

ΔQ=Xn(n)!et01Q(t)𝑑t=0

Alors par dérivation on obtient

Q(X+1)Q(X)=Xn1(n1)!

Par hypothèse de récurrence, on obtient Q=Bn
D’où Q=Bn+1+c. Comme 01Q(t)𝑑t=0 et 01Bn+1(t)𝑑t=0, on obtient c=0.
On a donc

Bn+1(X+1)Bn+1(X)=Xn(n)!

Écrivant cette relation pour X=1,,q et additionnant membre à membre, on obtient

Bn+1(q+1)Bn+1(1)=1qkn(n)!

Comme Bn+1(1)=Bn+1(0)=bn+1, on obtient

(n)![Bn+1(q+1)bn+1]=1qkn

Pour n=2 et n=3, on obtient

2[B3(q+1)b3]=1qk2
2[B4(q+1)b4]=1qk3

Propriété 6
On a

sin(2n+1)asin(a)2n+1=P(cotg(a))P=k=0nC2k+12n+1(1)kX2(nk)

La formule de Moivre conduit à l’expression (LABEL:linearisationinverse)
laquelle conduit à

sin(2n+1)asin(a)2n+1=p=0nC2k+12n+1(1)kcotg(a)2(nk).

Propriété 1 Pour aπ, on a

sin[(2n+1)a]=0ssia=kπ2n+1,k.

Les n racines du polynôme P qui est de degré n sont donc réelles et données par :

αk=cotg(kπ2n+1)2,k=1,n

Comme on a sin(θ)<θ)<tan(θ) pour θ]0,π/2[, on obtient

cotg(θ)2<1θ2<1+cotg(θ)2.

Puis les inégalités suivantes

i=0nαk<i=0n(2n+1)2k2π2<n+i=0nαk
π2n(2n1)3(2n+1)2<i=0n1k2<nπ2(n+1)2+π2n(2n1)3(2n+1)2.

Polynômes orthogonaux sur [a,b]
Soit (a,b)2, a<b et u une fonction continue de ]a,b[ dans +
vérifiant

n,|abxnu(x)𝑑x|<.

Soit 𝔼 l’ensemble des fonctions f de ]a,b[ dans telles que

f22=f,f=ab|f(x)|2u(x)dx<

<f,g>=abf(x)g(x)u(x)𝑑x

est un produit scalaire. L’ensemble des polynômes est inclus dans 𝔼 et il existe une suite de polynômes (Pn)n, deg(Pn)=n, telle que les Pn forment une famille orthogonale.
Preuve Le résultat découle simplement de l’orthogonalisation de Schmidt
appliquée à la base canonique 1,X,X2,.
On a deg(Pn)n grâce au principe de l’orthogonalisation de Schmidt et le fait que Pn
appartient à l’espace engendré par 1,X,,Xn.
On a deg(Pn)n car
s’il existait un Pn de degré <n, alors la famille P0,,Pn serait une famille libre (puisque orthogonale)
dans un espace de dimension n.

0.3 Polynômes de Lagrange

Soient x1,,xn des élements distincts de 𝕂. Il existe exactement
n polynômes distincts de degré n1, L1,,Ln vérifiant
Li(xj)=δi,jδi,j désigne le symbole de Kroneker. Chaque
polynôme Li admet donc comme racines tous les xj sauf xi. Les polynômes
Li, appelés polynômes de Lagrange, sont définis de manière unique et ils ont pour expressions:

Lk(X)=ik,i=1nXxixkxi,k=0,1,,n. (8)
Proposition 0.3.1

(1)–Soient y1,,yn des éléments quelconques de 𝕂. Alors, le seul polynôme de degré inférieur ou égal à n1 qui vérifie P(xk)=yk pour k=1,,n est donné par

P=1nP(xk)Lk=1nykLk.

(2)–L’ensemble des polynômes Q vérifiant Q(x1)=y1,,Q(xn)=yn est donné par

={Q=P+Ri=1n(Xxi),Q𝕂[X]}

P est le polynôme défini dans (8).


Exemple 1
La somme des polynômes de Lagrange est égale au polynôme 1. En effet, dans la décomposition de 1 ces polynômes, les P(xk) sont tous égaux à 1. On obtient

1=1nLk.

Exemple 2 Dans les exemples suivants,
on désigne par x1,,xn les racines d’un polynôme P de degré n. suppose toutes ses racines simples et
on considère les polynômes de Lagrange Lj,j=1,,n construits avec ces racines. Comme, la dérivée de P s’écrit:

P(X)=k=1ni=1,ikn(Xxi) (9)

on peut exprimer les valeurs de la dérivée de P aux points racines de P comme suit. Si l’on prend X=xj dans la relation (9), toue les termes de la somme correspondant à kj sont nuls. On obtient :

P(xj)=k=1,kjni=1,ikn(xjxi)+i=1,ijn(xjxi)=i=1,ijn(xjxi) (10)

Exemple 3
Soient x1,,xn les racines d’un polynôme P de degré n que l’on suppose toutes simples.
Soient Lj,j=1,,n les polynôme de Lagrange construits avec ces racines.
Le polynôme 1 se décompose comme suit :

1=k=1nLk(X)=k=1ni=1,ikn(Xxi)i=1,ikn(xkxi)=k=1ni=1,ikn(Xxi)P(xk). (11)

En écrivant que le coefficient de xn1 est nul, on obtient

k=1n1P(xk)=0. (12)

Exemple 4
Pour m<N, le polynôme M(x)=Xm se décompose comme suit :

M(x)=k=1nxkjLk(X)=k=1nxkjP(xk)i=1,ikn(Xxi). (13)

En écrivant que le coefficient de xj avec jm1 dans M(x) est nul, on obtient

k=1nxkjP(xk)=0,jm1<N, soit jN2. (14)

On retrouve, en particulier le résultat de l’exemple précédent.

0.4 Polynômes de Hilbert

Soit Hk le polynôme de degré k de terme de plus haut degré (k!)1 et admettant comme racines
les entiers 0,1,,k1. On pose H0=1 et on a les résultats suivants.

  1. 1.

    Hk=1k!X(X1)(Xk+1).
  2. 2.

    Pour tout k, on a Hk().

  3. 3.

    Tout polynôme Pn[X] s’écrit de manière unique sous la forme

    P=k=0nλkHk. (15)
  4. 4.

    Soit Pn[X]. Alors on a P()
    ssi les coefficients λk apparaissant dans (15) appartiennent à .

  5. 5.

    L’application de [X] dans [X] définie par Δ(P)=P(X+1)P(X)
    est linéaire.

  6. 6.

    Pour tout q et tout P[X] de degré q, on a Δq(P)0 et
    Δm(P)=0 pour m>q.

On évalue le polynôme donné par (15) aux points
0,1,,n en écrivant que les valeurs prises sont dans .
L’évaluation en 0 conduit à λ0H(0).
D’où
λ0.
L’évaluation en 1 conduit à λ0H(1)+λ1H(1)
puisque H2(1)=H3(1)==Hn(1)=0. D’où
λ1. On montre ainsi que
λk,0kn.

0.5 Polynômes de Tchebycheff

Soit n. On a

einx=cos(nx)+isin(nx)=[cos(x)+isin(x)]n=k=0nCnkcos(x)nksin(x)k(i)k

Identifiant les parties réelles et les parties imaginaires et posant X=cos(θ), on obtient :

cos(nx)=k=02knCn2kXn2k(X21)k=ΔTn(X)
sin(nx)=sin(θ)k=02kn1Cn2k+1Xn2k1(X21)k=ΔΔn(X).

Les polynômes Tn et Δn vérifient donc

Tn[cos(θ)]=cos(nθ),Δn[cos(θ)]=sin(nθ)sin(θ).

Ainsi le polynôme Tn admet comme racines xk=2k+12nπ),0kn1 et
le polynôme Δn admet comme racines yk=knπ),0kn1.
Les relations suivantes

cos(nθ+θ)=cos(nθ)cos(θ)sin(nθ)sin(θ)
cos(nθθ)=cos(nθ)cos(θ)+sin(nθ)sin(θ)

conduisent à

cos[(n+1)θ]cos[(n1)θ]=2θcos[nθ]

et donc à la relation polynomiale :

Tn+1=2XTn+Tn1 avec T0=1,T1=X.

Utilisant les expressions de sin[(n+1)θ], on obtient:

Δn+1=2XΔn+Δn1 avec Δ0=1,Δ1=X.

0.6 Polynômes de Laguerre

Les polynômes de Laguerre, nommés d’après Edmond Laguerre (1834 – 1886), sont les solutions normalisées de l’équation de Laguerre :

xy′′+(1x)y+ny=0

Cette équation a des solutions non singulières seulement si n est un entier positif.
Une fonction est appelée solution singulière, si c’est une solution particulière qui ne fait pas partie de la famille générale des solutions.
Ces polynômes, traditionnellement notés L0,L1,, forment une suite de polynômes qui peut être définie par la formule de Rodrigues

Ln(x)=exn!dndxn(exxn).
Proposition 0.6.1

(1) Les polynômes Ln sont orthogonaux deux à deux pour le produit scalaire défini par

f,g=0f(x)g(x)ex𝑑x.

(2) Il existe une suite unique de polynômes orthonormée (Ln)n de [X] telle que pour n, Ln est de degré n et à coefficient dominant strictement positif.
(3) Le polynôme XLnVect(L0,,Ln+1) est donné par :

XLn=0n+1αkLk,αk=XLn,Lk=Ln,XLk,0kn+1

(4) Pour n, il existe un triplet (an,bn,cn)3 unique tel que

XLn=anLn+1+bnLn+cnLn1.

Les polynômes de Laguerre apparaissent en mécanique quantique dans la partie radiale de la
solution de l’équation de Schrödinger pour un atome à un électron. Les polynômes de Laguerre
sont souvent multipliés par un facteur (1)nn! pour donner des polynômes unitaires.
Pour établir ce résultat, on construit une suite par orthogonalisation de Schmit. Pour établir l’unicité, on raisonne
par récurrence en considérant une autre suite Pn vérifiant les mêmes conditions que la suite (Ln)n.
Il est clair que P0=L0. Supposons que Lk=Pk pour 0kn et
démontrons qu’alors on a forcément Ln+1=Pn+1.
On a Vect(L0,,Ln)=Vect(P0,,Pn). Donc par construction Ln+1 et
Pn+1 sont orthogonaux à Vect(L0,,Ln) et ils sont de degré n+1. Ils sont donc colinéaires
dans l’espace vectoriel n+1[X]. Soit Ln+1=αPn+1. Comme ils sont normés et que le coefficient dominant est positif,
on a α=1 et ceci termine la preuve.
On peut remarquer que cette propriété est indépendante du produit scalaire choisi. Pour le produit défini ci-dessus,
on a la famille des polynômes de Laguerre.
Preuve de (3) Comme XLnVect(L0,,Ln+1), on a

XLn=0n+1αkLk.

L’orthogonalité de la suite (Ln)n conduit à αk=XLn,Lk
pour
0kn+1.
Preuve de (4) La définition du produit scalaire implique
αk=Ln,XLk. On a donc αk=0 pour
les valeurs de k vérifiant deg(XLk)<n, soit pour k<n1. D’où l’existence et l’unicité
de (an,bn,cn).
Par identification des coefficients de xn+1 et xn dans (0.6.1), on obtient les expressions de
an et bn en fonction des coefficients des polynômes. En calculant XLn,Ln1, on obtient cn.
La fonction génératrice pour les polynômes de Laguerre est

ext/(1t)1t=n=0Ln(x)tn.

Le n-ième polynôme de Laguerre satisfait l’équation différentielle suivante :

xLn′′(x)+(1x)Ln(x)+nLn(x)=0.

On a aussi la suite récurrente suivante :

(n+1)Ln+1(x)+(x2n1)Ln(x)+nLn1(x)=0.

Les polynômes satisfont la propriété

xLn(x)nLn(x)+nLn1(x)=0,

A titre d’exemple, on peut projeter la fonction fα=exp(αx) sur le sous-espace vectoriel
Vect(L0,,Ln). La projection est
donnée par

Pn(fα)=0nakLk

On démontre ensuite que la norme

Pn(fα)fα2=fα2fα,Pn(fα)fα

tend vers zéro. En effet, on a

fα2=12α1

et

fα,Pn(fα)fα=1(α+1)20n[α1+α]2j=1[α1+α]2n+21+2α.

0.7 Polynômes de Laguerre généralisés

La propriété d’orthogonalité évoquée plus haut revient à dire que si X est une variable aléatoire distribuée exponentiellement avec la fonction densité de probabilité

f(x)=ex si x>0 et f(x)=0 si x<0

alors les variables aléatoires Ln(X) et Lm(X) sont orthogonales, i.e,

𝔼(Ln(X)Lm(X))=0 si nm.

La distribution exponentielle n’est pas la seule distribution Gamma. Une suite de polynômes
orthogonaux par rapport à la distribution gamma dont la fonction densité de probabilité est, pour
α>1

f(x)=xαexΓ(1+α) si x>0 et f(x)=0 si x<0.

est donnée par la formule de Rodrigues pour les polynômes de Laguerre généralisés:

Ln(α)(x)=xαexn!dndxn(exxn+α).

Ils sont parfois appelés les polynômes de Laguerre associés. On retrouve les polynômes de Laguerre simples en prenant α=0 :

Ln(0)(x)=Ln(x).

Les polynômes de Laguerre généralisés sont orthogonaux sur [0,) par rapport à la fonction de poids
xαex :

0exxαLn(α)(x)Lm(α)(x)𝑑x=Γ(n+α+1)n!δnm.

Les polynômes de Laguerre généralisés vérifient l’équation différentielle

xLn(α)′′(x)+(α+1x)Ln(α)(x)+nLn(α)(x)=0.

Polynômes de Laguerre généralisés d’ordres: 0,1, 2, 3

L0(α)(x)=1
L1(α)(x)=x+α+1
L2(α)(x)=x22(α+2)x+(α+2)(α+1)2
L3(α)(x)=x36+(α+3)x22(α+2)(α+3)x2+(α+1)(α+2)(α+3)6

Le calcul de la dérivée d’ordre k de la représentation en série d’un polynôme de Laguerre généralisé conduit à

dkdxkLn(α)(x)=(1)kLnk(α+k)(x).

0.8 Polynômes cyclotomiques

L’ensemble 𝔾n={x/xn=1} est un sous-groupe multiplicatif de et
il est de cardinal n. Comme est un corps, 𝔾n est cyclique et on a :

𝔾n={ωk,0kn1,ω=exp(j2πn)}.

On appelle racine primitive nieme
de l’unité tout élément de
𝔾n qui engendre 𝔾n. On désigne par 𝒫n l’ensemble de telles racines.
Le nombre ω=exp(j2πn) est toujours une racine primitive. Pour k1, la racine ωk est une racine primitive si est seulement si k est premier avec n.
Pour toute racine primitive α(=ωk), on a αn11.
Le polynôme cyclotomique nieme est défini par

ϕn(X)=Πα𝒫n(Xα).

Le degré de ϕ(X) est donc égal au cardinal de l’ensemble

Vn={k: premier avec n,1kn1}.

A titre d’exemple, pour n=4, on a V4={1,3} et 𝔾4 est engendré soit par la racine i soit par la racine i et il est de
degré 2. Pour n=9, on a V9={1,2,4,5,7,8} et donc le degré de ϕ9(X) est égal à 6.
Pour n=p premier, Vp={1,,p1} et dans ce cas ϕp(X) est de degré p1 et on a

(X1)ϕp(X)=Xp1=(X1)(Xp1++1).

On peut simplifier par X1 qui est régulier et
obtenir

ϕn(X)=Xn1++1.

Les premiers ϕn sont donnés ci-dessous.

ϕ1(X) = X1
ϕ2(X) = X+1
ϕ3(X) = X2+X+1
ϕ4(X) = X2+1
ϕ5(X) = X4+X3+X2+X+1
ϕ6(X) = X2X+1.

Les polynômes ϕn(X) vérifient les propriétés suivantes:

  1. 1.

    Les ϕn(X) sont à coefficients dans et ils sont irréductibles dans [X].

  2. 2.

    Soit αn=1 et p un nombre premier et premier
    avec n, alors on a P(αp)=0 pour tout polynôme P irréductible dans [X].

  3. 3.

    Soit α𝒫m et p un nombre premier qui ne divise pas m. Alors, on a aussi
    αp𝒫m et le polynôme ϕm(X) divise ϕm(Xp).

  4. 4.

    Si d et d sont deux diviseurs distincts d’un même
    entier naturel n, alors 𝒫d𝒫d=.

  5. 5.

    Les polynômes ϕm(X) et ϕmp(X) n’ont aucun facteur irréductible commun et sont donc premiers. Par exemple les polynômes ϕ2 et ϕ6 ci-dessus vérifient cette condition.

  6. 6.

    Pour
    mp=1, on a
    deg(ϕm)+deg(ϕmp)=φm+φmφp

  7. 7.

    ϕpα(X)=1+Xpα1+[Xpα1]2+[Xpα1]p1.
  8. 8.

    Si p est un nombre premier et si p ne divise pas m, alors on a :

    ϕmp(X)=ϕM(Xp)ϕM(X).

    Si on introduit la factorisation de n en nombres premiers, n=d1α1drαr
    où les di sont des nombres premiers, on obtient :

    ϕn(X)=ϕd1dr(Xd1α11drαr1).
  9. 9.

    Un polynôme est irréductible dans [X] si, et seulement si, il
    est irréductible dans [X]. En effet tout
    polynôme P à coefficients dans est associé à un polynôme P~ à coefficients dans .
    Il suffit de prendre P~=αPα désigne le dénominateur commun des coefficients rationnels
    de P.

  10. 10.

    Dans un anneau de
    caractéristique p (soit /p[X]) on a Q(Xp)=[Q(X)]p
    et donc Q(Xp)=0 dans /p[X].
    La formule du binôme donne

    [Q(X)]p=[Xm+R(X)]p=k=0CpkXm(pk)R(X)k=Xmp+R(X)p.

    En effet p étant premier, Cpk est divisible par p pour 0<k<p. Ceci donne une démonstration par récurrence sur le degré du polynôme P.

  11. 11.

    Si α et β sont deux racines n-ième et m-ième de l’unité primitives, avec n et m
    deux nombres premiers, alors
    (α)(β)=.

0.9 Polynôme minimal d’un élément d’une 𝕂algèbre associative

Soit 𝕂 un corps commutatif.
Soit 𝕂[X], l’anneau des polynômes qui est aussi un 𝕂 espace vectoriel et une 𝕂algèbre
Soit 𝕃 une extension de corps, c’est-à-dire 𝕂 est un sous corps de 𝕃, par exemple 𝕂= et 𝕃= ou 𝕃=.
Le corps 𝕃 peut être vu comme un 𝕂 espace vectoriel. Comment définir sur 𝕃 une structure de 𝕂algèbre ? Soit α un élément de 𝕃 et P𝕂[X] tel que P(α)=0. Un tel polynôme est appelé polynôme annulateur de α. Les polynômes annulateurs de α forment un idéal α de 𝕂[X] appelé idéal annulateur de α.
Deux cas de figure sont possibles :
On a α={0}, c’est-à-dire qu’il n’existe pas de polynôme non nul qui annule α. L’élément α n’est pas un nombre algébrique et l’algèbre 𝕂[α] engendrée par l’ensemble
α𝕂 est isomorphe à 𝕂[X] et elle est donc de dimension infinie.
α{0}, c’est-à-dire qu’il existe au moins un polynôme annulateur non nul. Comme l’anneau des polynômes sur un corps commutatif est euclidien, α est principal. Il est donc engendré par un unique polynôme unitaire . Ce polynôme divise tous les polynômes qui annulent α est il est irréductible sur 𝕂[X]. Il est de degré minimal et il est appelé le polynôme minimal du nombre algébrique α. Posons

=0daiXi,ai𝕂.

Alors on a (α)=0daiαi=0 et donc αd est une combinaison linéaire de
(1,α,,αd1). On obtient donc

Vect(1,α,,αd1)=Vect(1,α,,αd,)=𝕂[α]

Comme est de degré minimal, (1,α,,αd1} est une famille libre du
𝕂espace vectoriel 𝕃. L’espace vectoriel 𝕂[α] est de dimension d est c’est une 𝕂 algèbre. C’est le plus petit corps contenant 𝕂 et α. Cette algèbre 𝕂[α] est isomorpha à
l’algèbre quotient 𝕂[X]/()=𝕂[X]/α.
Soit n(𝔼), l’anneau des endomorphismes définis sur un 𝕂 espace vectoriel 𝔼 qui est aussi un 𝕂 espace vectoriel et une 𝕂algèbre. Tout élément un(𝔼) admet un polynôme annulateur (par exemple le plynôme caractéristique de u annule u). On fixe une base dans 𝔼 et on identifie n(𝔼) à l’algèbre des matrices carrées n×n qui est de dimension finie.
L’application ϕf:𝕂[X](𝔼)
qui associe à tout polynôme P, l’endomorphisme P(f)=k=0k=nakfk
est un morphisme d’anneaux, son noyau ker(ϕf) est un idéal de 𝕂[X]. Comme 𝕂[X] est principal, cet idéal peut être engendré par un seul élément que
l’on note μu dont le coefficient du terme de plus haut degré est 1. Ce polynôme est appelé polynôme minimal de f. Attention, ici on n’a pas un polynôme irréductible.

0.10 Polynômes positifs sur

Tout polynôme de [X] positif sur est égal à la somme de deux carrés.
Soit l’ensemble des polynômes qui s’expriment comme somme de deux carrés.

  1. 1.

    contient tous les polynômes de la forme (xa)n pour n pair.

  2. 2.

    Tout polynôme irréductible de degré 2 à coefficient dominant positif est dans . En effet, X2+bX+c est égal à
    (Xb2)2+(cb24) qui est bien la somme de deux carrés si cb24.

  3. 3.

    Si P et Q sont dans , alors PQ est dans . En effet, si on pose P=A2+B2 et Q=C2+D2, on obtient

    (A2+B2)(C2+D2)=(AD+BC)2+(ACBD)2.
  4. 4.

    contient les polynômes positifs sans racine sur . En effet, si P n’a pas de racine,
    il est produit de polynômes irréductibles et son coefficient dominant est positif.
    Donc on peut l’exprimer comme produit de polynômes irréductibles
    de degré 2 à coefficients dominants positifs.

  5. 5.

    On suppose maintenant que P admet une racine a de multiplicité n sur .
    Alors P=(Xa)nQ avec Q(a)0. P est équivalent en a à Q(a)(Xa)n.
    Donc n doit être pair pour que
    le signe de P puisse être positif. Le même raisonnement sur Q et on démontre de proche en proche
    que P(X)=R(X)2S(X)S(X) est le produit de polynômes irréductibles à coefficient dominant positif.

Le théorème de Rolle permet de montrer que le polynôme dérivé d’un polynôme scindé est scindé.

0.11 Décomposition sur une famille de polynômes

Proposition 0.11.1

Décomposition sur une famille de polynômes
Soit P un polynôme de 𝕂n[X] et M un polynôme non constant. Alors P s’écrit de manière unique sous la forme

P=P0+P1M+P2M2++PnMn avec deg(Pi)<deg(M),0in.

En prenant M=Xa, établir la formule de Taylor pour les polynômes.
Rappel La division d’un polynôme A par un polynôme B est toujours possible dès que B est non nul ce qui équivaut à dire dès que deg(B).
La relation de division

A=QB+R

implique

deg(R)<deg(B)etdeg(Q)deg(A)deg(B).

Concernant la seconde inégalité, si deg(A)<deg(B), on a Q=0 et l’inégalité est vérifiée. Si
deg(A)deg(B), on a deg(Q)=deg(A)deg(B) puisque
deg(A)=deg(QB+R)=deg(QB). L’inégalité reste encore vérifiée.

On va utiliser la division euclidienne de P par M pour former la suite des polynômes Pk. On obtient :

P=Q1M+P0,deg(P0)<deg(M),etdeg(Q1)deg(P)deg(M)

On recommence cette division n fois pour k=1,2,n, comme suit.

Qk=Qk+1M+Pk,deg(Pk)<deg(M) et deg(Qk+1)deg(Qk)deg(M).

Comme par hypothèse, on a deg(M)1, on obtient deg(Qk+1)deg(Qk)1 pour k=1,2,n. L’addition, membre à membre, des n inégalités ainsi obtenues donne

deg(Qn+1)deg(Q1)n.

Comme la première division donne deg(Q1)deg(P)1n1, on obtient

deg(Qn+1)n1n<0

ce qui implique Qn+1=0.
Il suffit maintenant de multiplier les 2 membres de la division de Qk
par Mk pour k=1,2,,n+1 et d’additionner toutes le relations ainsi obtenues ainsi que la relation de division de P pour obtenir le résultat.
Pour établir l’unicité, supposant l’existence de deux décompositions :

P=P0+P1M++PnMnP=Q0+Q1M++QnMn

On obtient alors

(P0Q0)+(P1Q1)M++(PnQn)Mn=0.

Cette identité implique que M divise (P0Q0). Comme deg(P0Q0)<deg(M), on a forcément P0Q0=0. On supprime donc ce terme de la somme, on simplifie par
M et on recommence le raisonnement qui donne P1Q1=0.Par induction, on obtient Pk=Qk,0kn. D’où l’unicité de la décomposition. Remarques La décomposition (0.11.1) est un polynôme de la variable M.
On peut écrire

P(X)=A(M).

Il est possible que plusieurs termes de A soient nuls. Le premier terme Pk=0 implique que tous les Ph suivants sont aussi nuls.
Appliquons cette décomposition, en prenant M=Xa.
Dans ce cas les polynômes Pk sont des constantes et on aura la décomposition

P(X)=P0+P1(Xa)+P2(Xa)2++Pdeg(P)Xa)deg(P)

En utilisant les dérivées successives évaluées en a, on obtient

Pk=P(k)k!.

Ce qui nous donne la formule de Taylor pour les polynômes.

0.12 Polynômes ayant une racine commune, matrice de Sylvester

Proposition 0.12.1

Soient 𝕂 un corps commutatif, P et Q deux polynômes de 𝕂[X]
de degrés respectifs n et m et
SMn+m(𝕂) la matrice ayant pour colonnes
les coefficients des polynômes (P,XP,,Xm1P,Q,XQ,,Xn1Q)
dans la base canonique (matrice de Sylvester de P et Q). Alors les
trois propriétés suivantes sont équivalentes.
(1) Les polynômes P et Q admettent un
diviseur irréductible commun.
(2) Les polynômes P et Q satisfont aux conditions suivantes :

U,V𝕂[X] tels que UP+VQ=0,deg(U)<deg(Q),deg(V)<deg(P). (16)

(3) La matrice carrée S est non inversible.

Soit D le pgcd de P et Q. Posons U=QD et V=PD. Si
P et Q admettent un diviseur irréductible commun, les polynômes U et V ainsi construits vérifient les
conditions (16).
Partons maintenant des conditions (16) qui donnent UP=VQ. Raisonnons par l’absurde en supposant
que tout diviseur irréductible P1
de P est premier avec Q. Comme il divise VQ, il divise donc V d’après le théorème de Gauss.
Comme 𝕂[X] est un anneau
factoriel, le polynôme P est un produit de facteurs irréductibles et donc P divise V. Ceci est absurde car
deg(V)<deg(P).
La matrice carrée SMn+m(𝕂) ayant pour colonnes
les coefficients des polynômes (P,XP,,Xn1P,Q,XQ,,Xm1Q) est
appelée matrice de Sylvester de P et Q de degrés respectifs n et m.
La matrice S est non inversible si, et seulement si, il existe n+m scalaires
(α0,α2,,αn1,β0,β1,,βm1)
non tous nuls tels que

α0P+α1XP+,αn1Xn1P+β0Q+β1XQ++βm1Xm1Q=0

ce qui équivaut aux conditions (16).


Section22 Polynômes particuliers

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top