0.1 Polynômes particuliers
0.2  Polynômes de Bernoulli
On construit la suite de polynômes de la façon suivante
Les  sont dénommés polynômes de Bernoulli, ils ne sont pas unitaires. On vérifie par récurrence que le
coefficient dominant de  est donné par . On peut donc écrire
On désignera le terme constant du polynôme unitaire par
Dans la suite, on va introduire directement les polynômes de Bernoulli, , unitaires en les construisant comme suit :
Les principales propriétés des  sont identiques à celles des .
On vérifie ques les  sont unitaires et peut donc écrire
On désignera le terme constant du polynôme par
On va établir les principales propriétés des . A titre d’exemple, les premiers polynômes sont donnés par :
La suite des est déterminée de manière unique puisque pour un polynôme donné, il existe un polynôme unique qui vérifie les deux relations.
En effet, si on pose et si , on pose
où est une constante. La condition détermine la constante de manière unique par
Proposition 0.2.1
Principales propriétés des polynômes de Bernoulli
La suite des  vérifie les propriétés suivantes.
| (1) | |||
| (2) | |||
| (3) | |||
| (4) | 
Preuve de (1)
Cette relation est vérifiée pour . Supposons la propriété vraie pour  et introduisons le polynôme
Par dérivation, on obtient
Utilisant l’hypothèse de récurrence, on obtient
D’où
Calculons en utilisant les deux expressions de .
et
Les deux résultats donnent et on obtient
Preuve de (2) Cette relation est vérifiée pour . Supposons par récurrence (2) vérifiée. Comme la dérivée de est , on a
La propriété est donc vraie à l’ordre .
 Preuve de (3) Cette relation est vérifiée pour . Supposons la relation vraie pour  et posons
On dérive et on obtient
D’où d’après l’hypothèse de récurrence et on obtient
En intégrant  entre 0 et 1, on trouve
. D’où  puis  et ceci termine
la récurrence.
 Preuve de 4 La relation est vérifiée pour . Supposons le résultat vrai pour . On prend  et on intègre entre 0 et . On obtient une relation vraie pour tout . Elle est donc vraie pour les polynômes.
Proposition 0.2.2
Nombres de Bernoulli
Les coefficients  appelés aussi nombres de Bernoulli vérifient
| (5) | 
| (6) | 
Preuve
Pour établir ces résultats, on prend  dans la relation (1) et on obtient
D’où
 puis . On retrouve aussi que dans tous les cas
.
On a aussi
La symétrie des coefficients binomiaux permet d’écrire
En sortant de la somme les 4 derniers termes, on obtient (LABEL:Bernoulli16).
Décomposition en séries de Fourier de 
Associons à chaque polynôme  la fonction  de période  définie par
La fonction admet un développement en série de Fourier unique donnée par
| (7) | 
Les coefficient et , dénommés coefficients de Fourier, se calculent en utilisant les propriétés suivantes.
- 
1. 
On introduit le produit scalaire défini par
 - 
2. 
Les fonction et sont orthogonales pour
 - 
3. 
Les fonction et sont orthogonales pour
 - 
4. 
Les fonction et sont orthogonales pour et quelconques
 - 
5. 
La détermination de se fait en calculant l’intégrale de sur :
 - 
6. 
Pour le calcul des autres coefficients, on multiplie de chaque côté la relation (7) par et on intègre sur . On obtient
 - 
7. 
On effectue la même opération en multipliant par . On obtient
 - 
8. 
Finalement, le changement de variable conduit aux deux expressions suivantes :
 
Une intégration par parties conduit aux expressions suivantes
Finalement, on a
La fonction  admet comme axe de symétrie la verticale d’équation  et la fonction  admet le point
 comme centre de symétrie. Donc l’intégrale du produit est nulle sur  puisque cette fonction produit admet ce point
comme centre de symétrie.
On obtient
Pour , on obtient
Pour , on obtient .
Détermination des  à l’aide de l’opérateur différence
L’application définie par
est linéaire, son noyau est  puisqu’un polynôme de degré  qui prend la même valeur en plus de  points distinct de  est forcément le polynôme constant. L’image de  est . En effet, pour tout polynôme
 il existe un polynôme  de degré  tel que
Soit . On vérifie que
Comme les  sont tous de degrés différents deux à deux, la dimension de l’espace vectoriel est . Elle est aussi 
puisque . La dimention de  est . Donc .
L’application  est surjective sur . Comme
, il existe au moins un polynôme
 tel que
Soit  vérifiant . Alors par linéarité de
 on obtient
et donc on a . Le polynôme  est donc déterminé à une constante près. La condition  rend ce polynôme unique.
On a
Raisonnons par récurrence. Soit
Alors par dérivation on obtient
Par hypothèse de récurrence, on obtient 
D’où . Comme  et , on obtient .
On a donc
Écrivant cette relation pour et additionnant membre à membre, on obtient
Comme , on obtient
Pour et , on obtient
Propriété 6
On a
La formule de Moivre conduit à l’expression (LABEL:linearisationinverse)
laquelle conduit à
Propriété 1 Pour , on a
Les racines du polynôme qui est de degré sont donc réelles et données par :
Comme on a pour , on obtient
Puis les inégalités suivantes
Polynômes orthogonaux sur 
Soit ,  et  une fonction continue de  dans 
vérifiant
Soit l’ensemble des fonctions de dans telles que
où
est un produit scalaire. L’ensemble des polynômes est inclus dans  et il existe une suite de polynômes , , telle que les  forment une famille orthogonale.
 Preuve Le résultat découle simplement de l’orthogonalisation de Schmidt
appliquée à la base canonique .
On a  grâce au principe de l’orthogonalisation de Schmidt et le fait que 
appartient à l’espace engendré par .
On a  car
s’il existait un  de degré , alors la famille  serait une famille libre (puisque orthogonale)
dans un espace de dimension .
0.3  Polynômes de Lagrange
Soient  des élements distincts de . Il existe exactement
 polynômes distincts de degré ,  vérifiant
 où  désigne le symbole de Kroneker. Chaque
polynôme  admet donc comme racines tous les  sauf . Les polynômes
, appelés polynômes de Lagrange, sont définis de manière unique et ils ont pour expressions:
| (8) | 
Proposition 0.3.1
(1)–Soient des éléments quelconques de . Alors, le seul polynôme de degré inférieur ou égal à qui vérifie pour est donné par
(2)–L’ensemble des polynômes vérifiant est donné par
où est le polynôme défini dans (8).
Exemple 1
La somme des polynômes de Lagrange est égale au polynôme 1. En effet, dans la décomposition de 1 ces polynômes, les  sont tous égaux à 1. On obtient
Exemple 2 Dans les exemples suivants,
on désigne par  les racines d’un polynôme  de degré . suppose toutes ses racines simples et
on considère les polynômes de Lagrange  construits avec ces racines. Comme, la dérivée de  s’écrit:
| (9) | 
on peut exprimer les valeurs de la dérivée de aux points racines de comme suit. Si l’on prend dans la relation (9), toue les termes de la somme correspondant à sont nuls. On obtient :
| (10) | 
Exemple 3
Soient  les racines d’un polynôme  de degré  que l’on suppose toutes simples.
Soient  les polynôme de Lagrange construits avec ces racines.
Le polynôme 1 se décompose comme suit :
| (11) | 
En écrivant que le coefficient de est nul, on obtient
| (12) | 
Exemple 4
Pour , le polynôme  se décompose comme suit :
| (13) | 
En écrivant que le coefficient de avec dans est nul, on obtient
| (14) | 
On retrouve, en particulier le résultat de l’exemple précédent.
0.4  Polynômes de Hilbert
Soit  le polynôme de degré  de terme de plus haut degré  et admettant comme racines
les entiers . On pose  et on a les résultats suivants.
- 
1. 
 - 
2. 
Pour tout , on a .
 - 
3. 
Tout polynôme s’écrit de manière unique sous la forme
(15)  - 
4. 
Soit . Alors on a
ssi les coefficients apparaissant dans (15) appartiennent à . - 
5. 
L’application de dans définie par
est linéaire. - 
6. 
Pour tout et tout de degré , on a et
pour . 
On évalue le polynôme donné par (15) aux points
 en écrivant que les valeurs prises sont dans .
L’évaluation en  conduit à .
D’où
.
L’évaluation en  conduit à 
puisque . D’où
. On montre ainsi que
.
0.5 Polynômes de Tchebycheff
Soit . On a
Identifiant les parties réelles et les parties imaginaires et posant , on obtient :
Les polynômes et vérifient donc
Ainsi le polynôme  admet comme racines  et
le polynôme  admet comme racines .
Les relations suivantes
conduisent à
et donc à la relation polynomiale :
Utilisant les expressions de , on obtient:
0.6 Polynômes de Laguerre
Les polynômes de Laguerre, nommés d’après Edmond Laguerre (1834 – 1886), sont les solutions normalisées de l’équation de Laguerre :
Cette équation a des solutions non singulières seulement si  est un entier positif.
Une fonction est appelée solution singulière, si c’est une solution particulière qui ne fait pas partie de la famille générale des solutions.
Ces polynômes, traditionnellement notés , forment une suite de polynômes qui peut être définie par la formule de Rodrigues
Proposition 0.6.1
(1) Les polynômes sont orthogonaux deux à deux pour le produit scalaire défini par
(2) Il existe une suite unique de polynômes orthonormée  de  telle que pour ,  est de degré  et à coefficient dominant strictement positif.
(3) Le polynôme  est donné par :
(4) Pour , il existe un triplet unique tel que
Les polynômes de Laguerre apparaissent en mécanique quantique dans la partie radiale de la
solution de l’équation de Schrödinger pour un atome à un électron. Les polynômes de Laguerre
sont souvent multipliés par un facteur  pour donner des polynômes unitaires.
Pour établir ce résultat, on construit une suite par orthogonalisation de Schmit. Pour établir l’unicité, on raisonne
par récurrence en considérant une autre suite  vérifiant les mêmes conditions que la suite .
Il est clair que . Supposons que  pour  et
démontrons qu’alors on a forcément .
On a . Donc par construction  et
 sont orthogonaux à  et ils sont de degré . Ils sont donc colinéaires
dans l’espace vectoriel . Soit . Comme ils sont normés et que le coefficient dominant est positif,
on a  et ceci termine la preuve.
On peut remarquer que cette propriété est indépendante du produit scalaire choisi. Pour le produit défini ci-dessus,
on a la famille des polynômes de Laguerre.
Preuve de (3) Comme , on a
L’orthogonalité de la suite  conduit à 
pour
.
Preuve de (4) La définition du produit scalaire implique
. On a donc  pour
les valeurs de  vérifiant , soit pour . D’où l’existence et l’unicité
de .
Par identification des coefficients de  et  dans (0.6.1), on obtient les expressions de
 et  en fonction des coefficients des polynômes. En calculant , on obtient .
La fonction génératrice pour les polynômes de Laguerre est
Le -ième polynôme de Laguerre satisfait l’équation différentielle suivante :
On a aussi la suite récurrente suivante :
Les polynômes satisfont la propriété
A titre d’exemple, on peut projeter la fonction  sur le sous-espace vectoriel
. La projection est
donnée par
On démontre ensuite que la norme
tend vers zéro. En effet, on a
et
0.7  Polynômes de Laguerre généralisés
La propriété d’orthogonalité évoquée plus haut revient à dire que si est une variable aléatoire distribuée exponentiellement avec la fonction densité de probabilité
alors les variables aléatoires et sont orthogonales, i.e,
La distribution exponentielle n’est pas la seule distribution Gamma. Une suite de polynômes
orthogonaux par rapport à la distribution gamma dont la fonction densité de probabilité est, pour
est donnée par la formule de Rodrigues pour les polynômes de Laguerre généralisés:
Ils sont parfois appelés les polynômes de Laguerre associés. On retrouve les polynômes de Laguerre simples en prenant :
Les polynômes de Laguerre généralisés sont orthogonaux sur  par rapport à la fonction de poids
 :
Les polynômes de Laguerre généralisés vérifient l’équation différentielle
Polynômes de Laguerre généralisés d’ordres: 0,1, 2, 3
Le calcul de la dérivée d’ordre de la représentation en série d’un polynôme de Laguerre généralisé conduit à
0.8  Polynômes cyclotomiques
L’ensemble  est un sous-groupe multiplicatif de  et
il est de cardinal . Comme  est un corps,  est cyclique et on a :
On appelle racine primitive 
de l’unité tout élément de
 qui engendre . On désigne par  l’ensemble de telles racines.
Le nombre  est toujours une racine primitive. Pour , la racine  est une racine primitive si est seulement si  est premier avec .
Pour toute racine primitive , on a .
Le  polynôme cyclotomique  est défini par
Le degré de est donc égal au cardinal de l’ensemble
A titre d’exemple, pour , on a  et  est engendré soit par la racine  soit par la racine  et il est de
degré 2. Pour , on a  et donc le degré de  est égal à .
Pour  premier,  et dans ce cas  est de degré  et on a
On peut simplifier par  qui est régulier et
obtenir
Les premiers sont donnés ci-dessous.
Les polynômes vérifient les propriétés suivantes:
- 
1. 
Les sont à coefficients dans et ils sont irréductibles dans .
 - 
2. 
Soit et un nombre premier et premier
avec , alors on a pour tout polynôme irréductible dans . - 
3. 
Soit et un nombre premier qui ne divise pas . Alors, on a aussi
et le polynôme divise . - 
4. 
Si et sont deux diviseurs distincts d’un même
entier naturel , alors . - 
5. 
Les polynômes et n’ont aucun facteur irréductible commun et sont donc premiers. Par exemple les polynômes et ci-dessus vérifient cette condition.
 - 
6. 
Pour
, on a
 - 
7. 
 - 
8. 
Si est un nombre premier et si ne divise pas , alors on a :
Si on introduit la factorisation de en nombres premiers,
où les sont des nombres premiers, on obtient : - 
9. 
Un polynôme est irréductible dans si, et seulement si, il
est irréductible dans . En effet tout
polynôme à coefficients dans est associé à un polynôme à coefficients dans .
Il suffit de prendre où désigne le dénominateur commun des coefficients rationnels
de . - 
10. 
Dans un anneau de
caractéristique (soit ) on a
et donc dans .
La formule du binôme donneEn effet étant premier, est divisible par pour . Ceci donne une démonstration par récurrence sur le degré du polynôme .
 - 
11. 
Si et sont deux racines -ième et -ième de l’unité primitives, avec et
deux nombres premiers, alors
. 
0.9  Polynôme minimal d’un élément d’une algèbre associative
Soit  un corps commutatif.
Soit , l’anneau des polynômes qui est aussi un  espace vectoriel et une algèbre
Soit  une extension de corps, c’est-à-dire  est un sous corps de , par exemple  et  ou .
Le corps  peut être vu comme un  espace vectoriel. Comment définir sur  une structure de algèbre ? Soit  un élément de  et  tel que . Un tel polynôme est appelé polynôme annulateur de . Les polynômes annulateurs de  forment un idéal  de  appelé idéal annulateur de .
Deux cas de figure sont possibles :
On a , c’est-à-dire qu’il n’existe pas de polynôme non nul qui annule . L’élément  n’est pas un nombre algébrique et l’algèbre  engendrée par l’ensemble
 est isomorphe à  et elle est donc de dimension infinie.
, c’est-à-dire qu’il existe au moins un polynôme annulateur non nul. Comme l’anneau des polynômes sur un corps commutatif est euclidien,  est principal. Il est donc engendré par un unique polynôme unitaire . Ce polynôme divise tous les polynômes qui annulent  est il est irréductible sur . Il est de degré minimal et il est appelé le polynôme minimal du nombre algébrique . Posons
Alors on a  et donc  est une combinaison linéaire de
. On obtient donc
Comme  est de degré minimal,  est une famille libre du
espace vectoriel . L’espace vectoriel  est de dimension  est c’est une  algèbre. C’est le plus petit corps contenant  et . Cette algèbre  est isomorpha à
l’algèbre quotient .
Soit , l’anneau des endomorphismes définis sur un  espace vectoriel  qui est aussi un  espace vectoriel et une algèbre. Tout élément  admet un polynôme annulateur (par exemple le plynôme caractéristique de  annule ). On fixe une base dans  et on identifie  à l’algèbre des matrices carrées  qui est de dimension finie.
L’application 
qui associe à tout polynôme , l’endomorphisme 
est un morphisme d’anneaux, son noyau  est un idéal de . Comme  est principal, cet idéal peut être engendré par un seul élément que
l’on note  dont le coefficient du terme de plus haut degré est 1. Ce polynôme est appelé polynôme minimal de . Attention, ici on n’a pas un polynôme irréductible.
0.10  Polynômes positifs sur 
Tout polynôme de  positif sur  est égal à la somme de deux carrés.
Soit  l’ensemble des polynômes qui s’expriment comme somme de deux carrés.
- 
1. 
contient tous les polynômes de la forme pour pair.
 - 
2. 
Tout polynôme irréductible de degré à coefficient dominant positif est dans . En effet, est égal à
qui est bien la somme de deux carrés si . - 
3. 
Si et sont dans , alors est dans . En effet, si on pose et , on obtient
 - 
4. 
contient les polynômes positifs sans racine sur . En effet, si n’a pas de racine,
il est produit de polynômes irréductibles et son coefficient dominant est positif.
Donc on peut l’exprimer comme produit de polynômes irréductibles
de degré à coefficients dominants positifs. - 
5. 
On suppose maintenant que admet une racine de multiplicité sur .
Alors avec . est équivalent en à .
Donc doit être pair pour que
le signe de puisse être positif. Le même raisonnement sur et on démontre de proche en proche
que où est le produit de polynômes irréductibles à coefficient dominant positif. 
Le théorème de Rolle permet de montrer que le polynôme dérivé d’un polynôme scindé est scindé.
0.11 Décomposition sur une famille de polynômes
Proposition 0.11.1
Décomposition sur une famille de polynômes
Soit  un polynôme de  et  un polynôme non constant. Alors  s’écrit de manière unique sous la forme
En prenant , établir la formule de Taylor pour les polynômes.
Rappel La division d’un polynôme  par un polynôme  est toujours possible dès que  est non nul ce qui équivaut à dire dès que .
La relation de division
implique
Concernant la seconde inégalité, si , on a  et l’inégalité est vérifiée. Si
, on a  puisque
. L’inégalité reste encore vérifiée.
On va utiliser la division euclidienne de par pour former la suite des polynômes . On obtient :
On recommence cette division fois pour , comme suit.
Comme par hypothèse, on a , on obtient pour . L’addition, membre à membre, des inégalités ainsi obtenues donne
Comme la première division donne , on obtient
ce qui implique .
Il suffit maintenant de multiplier les 2 membres de la division de 
par  pour  et d’additionner toutes le relations ainsi obtenues ainsi que la relation de division de  pour obtenir le résultat.
Pour établir l’unicité, supposant l’existence de deux décompositions :
On obtient alors
Cette identité implique que  divise . Comme , on a forcément . On supprime donc ce terme de la somme, on simplifie par
 et on recommence le raisonnement qui donne .Par induction, on obtient . D’où l’unicité de la décomposition. Remarques La décomposition (0.11.1) est un polynôme de la variable .
On peut écrire
Il est possible que plusieurs termes de  soient nuls. Le premier terme  implique que tous les  suivants sont aussi nuls.
Appliquons cette décomposition, en prenant .
Dans ce cas les polynômes  sont des constantes et on aura la décomposition
En utilisant les dérivées successives évaluées en , on obtient
Ce qui nous donne la formule de Taylor pour les polynômes.
0.12 Polynômes ayant une racine commune, matrice de Sylvester
Proposition 0.12.1
Soient  un corps commutatif,  et  deux polynômes de 
de degrés respectifs  et  et
 la matrice ayant pour colonnes
les coefficients des polynômes 
dans la base canonique (matrice de Sylvester de  et ). Alors les
trois propriétés suivantes sont équivalentes.
(1) Les polynômes  et  admettent un
diviseur irréductible commun.
(2) Les polynômes  et  satisfont aux conditions suivantes :
| (16) | 
(3) La matrice carrée est non inversible.
Soit  le pgcd de  et . Posons  et . Si
 et  admettent un diviseur irréductible commun, les polynômes  et  ainsi construits vérifient les
conditions (16).
Partons maintenant des conditions (16) qui donnent . Raisonnons par l’absurde en supposant
que tout diviseur irréductible 
de  est premier avec . Comme il divise , il divise donc  d’après le théorème de Gauss.
Comme  est un anneau
factoriel, le polynôme  est un produit de facteurs irréductibles et donc  divise . Ceci est absurde car
.
La matrice carrée  ayant pour colonnes
les coefficients des polynômes  est
appelée matrice de Sylvester de  et  de degrés respectifs  et .
La matrice  est non inversible si, et seulement si, il existe  scalaires
non tous nuls tels que
ce qui équivaut aux conditions (16).